Sur l'île de la Cité, le peuple de Paris
bâtissait Notre-Dame.
Notre Moyen Age flamboyait. A l'autre bout du monde, à dix mille kilomètres
de là, les Khmers érigeaient, au même moment, l'une des plus séduisantes
capitales de l'humanité :
Angkor Vat, le célèbre temple-montagne
et ses cing tours annelées, ne suffisait plus à la gloire
de son Roi-soleil.
C'est une cité tout entière, Angkor Thom, la grande
ville que le puissant Jayavarman VII ordonna de bâtir.
Plus vaste encore
que la Rome d'Auguste, sa ville cerclée par un mur de douze kilomètres
de long, couverte d'or, subjugua les voyageurs venus de Chine. Aujourd'hui
encore, le Bayon et ses tours aux quatre visages de Bouddha en est le
pur joyau.
Le Cambodge
est encadré, à l'est et à l'ouest, par deux voisins gourmands, le Vietnam et la Thaïlande (autrefois Le Siam), qui s'étaient entendus au siècle dernier pour l'amputer d'une bonne partie de son territoire.
Mais au temps de sa splendeur,...
L'Empire Khmer
étendait son influence à tout le delta du Mékong, l'actuel Vietnam du sud (Saigon / Ho chi minh ville), ainsi que sur une bonne partie du plateau de Korat, et très en avant sur le territoire de l'actuelle Thaïlande, où les témoins architecturaux de cette présence ne manquent pas.
Il faudra attendre 1907 pour que le
Siam restitue au Cambodge Angkor et d'autres provinces annexées
au XIX ème siècle.
La civilisation de l'ancien
Empire khmer a subi dès le début de notre ère, une indianisation
paisible dont a toujours su s'accommoder l'originalité des peuples
soumis à son influence.
Le Cambodge a ainsi vu se développer sur
son sol un hindouisme adapté, qui convenait aux impératifs du
pouvoir et aux aspirations des élites dirigeantes, ainsi qu'une
forme particulière de bouddhisme du grande véhicule devenu temporairement
religion d'Etat, sous le règne de Jayavarman VII(1181-1218).